Les Billets Victor Schœlcher
et le talent de Robert Poughéon
Robert Poughéon conçu plusieurs billets de banque qui sont admissibles en tant que candidats pour les billets les plus belles français qui ait jamais produites. Ces billets fonctionnalité Victor Schoelcher, l'abolitionniste français du 19e siècle, et ont été gravés par Jules Piel, Renaud, et André Marliat.
Le billet Antilles françaises a été délivré en 1964, et montre Schoelcher sur fond de paysages de l'Île sur le visage, et des navires de son époque et de l'usage courant sur le dos. Les Antilles françaises, composé de la Guyane française, Martinique et Guadeloupe, partagée billets ordinaires au cours de cette période et leurs armoiries sont également affichés sur le verso.
Le billet de la Réunion a d'abord été publié en 1965, puis en surimpression en 1967 avec la dévaluation du franc français. Il a un portrait similaire de Schoelcher, mais cette fois muni d'un document intitulé «Abolition de L'Esclavage», et une ouverture d'manille. Il a une scène merveilleuse famille de la région sur le verso.
Victor Schœlcher
Victor Schœlcher naît le 22 juillet 1804 à Paris dans une famille bourgeoise originaire de Fessenheim en Alsace. Son père est propriétaire d'une manufacture de porcelaine.
Il fait de courtes études au lycée Condorcet, côtoyant les milieux littéraires et artistiques parisiens, faisant connaissance avec George Sand, Hector Berlioz et Franz Liszt.
Son père l'envoie au Mexique, États-Unis et Cuba en 1828-1830 en tant que représentant commercial de l'entreprise familiale. Lorsqu'il est à Cuba, il y est révolté par l'esclavage.
De retour en France, il devient journaliste et critique artistique, publiant des articles, des ouvrages, multipliant ses déplacements d'information. Il adhère à la franc-maçonnerie, à la loge «Les Amis de la Vérité» puis à «La Clémente Amitié» et à la Société pour l'abolition de l'esclavage. Il n'aura de cesse que de lutter pour la libération des esclaves, revendant rapidement la manufacture dont il hérite en 1832 à la mort de son père pour se consacrer à son combat.
Le discours abolitionniste de Schœlcher évolue au cours de sa vie. En effet, au début de son engagement, il s'oppose à l'abolition immédiate de l'esclavage. En 1830, dans un article de la Revue de Paris, «Des Noirs», il demande ouvertement de laisser du temps aux choses. Cette vision de l'abolition se retrouve en 1833, dans son premier grand ouvrage sur les colonies : De l'esclavage des Noirs et de la législation coloniale. Pour lui, il serait dangereux de rendre instantanément la liberté aux noirs, parce que les esclaves ne sont pas préparés à la recevoir. Il souhaite même le maintien de la peine du fouet, sans laquelle les maîtres ne pourraient plus travailler dans les plantations. Il faut attendre un nouveau voyage dans les colonies pour qu'il se tourne vers une abolition immédiate.
Nommé sous-secrétaire d'État à la Marine et aux colonies dans le gouvernement provisoire de 1848 par le ministre François Arago, il contribue à faire adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage dans les Colonies. Le décret signé par tous les membres du gouvernement paraît au Moniteur le 5 mars.
De 1848 à 1850, il siège à gauche comme député de la Martinique et de la Guadeloupe.
L'esclavage avait déjà été aboli en France à l'initiative de l'Abbé Henri Grégoire, pendant la Révolution française (4 février 1794, 16 pluviôse an II), puis rétabli par Napoléon Ier par la loi du 20 mai 1802. En tant que président de la commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage en France.
Lors du coup d'État du 2 décembre 1851, il fut un des rares députés présents aux côtés de Jean-Baptiste Baudin sur la barricade où celui-ci sera tué. Républicain, défenseur des droits de la femme, adversaire de la peine de mort, il est proscrit durant le Second Empire par le coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte. Il s'exile en Angleterre où il rencontre fréquemment son ami Victor Hugo. En 1870, il revient en France suite à la défaite de Sedan. Après l'abdication de Napoléon III, il est réélu député de la Martinique à l'Assemblée nationale (1871). Le 16 décembre 1875, il est élu sénateur inamovible.
En 1877, Victor Schœlcher dépose une proposition de loi pour interdire la bastonnade dans les bagnes. La commission d'initiatives refuse la proposition, mais les peines corporelles seront abolies en 1880. En 1884 et 1885 il tente de s'opposer, sans succès, à l'institution de la relégation des forçats récidivistes en Guyane.
À la fin de sa vie, comme il ne s'était jamais marié et qu'il n'avait pas eu d'enfant, il décida de donner tout ce qu'il possédait. Victor Schoelcher est mort le 25 décembre 1893 à l'âge de 89 ans dans sa maison au 24 rue d'Argenteuil, devenue depuis l'avenue Schoelcher, à Houilles dans les Yvelines. Enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise, ses cendres furent transférées par décision de l'Assemblée nationale et du Président du Conseil de la République, Gaston Monnerville au Panthéon le 20 mai 1949 en même temps que celles du Guyanais Félix Éboué (premier noir à y être inhumé).
En hommage à son combat contre l'esclavage, la commune de Case-Navire (Martinique) prit le nom de Schœlcher en 1888.
En 1952, un billet de 5 000 francs à l'effigie de Victor Schoelcher est mis en circulation en Martinique.
Robert Poughéon
Eugène Robert Poughéon est un illustrator du livre ainsi que d'un dessinateur de billets de banque dans la communauté française. Son style aquarelle est reconnaissable à travers son travailler. Un example de ses billets est indiqué ci-dessous.